Édition du lundi 27 mars 2006
Près de la moitié des associations françaises se plaint de la baisse des subventions publiques
Selon une étude menée sur les «trajectoires associatives» par deux chercheurs, Viviane Tchernonog, chercheur au CNRS, et Jean-Pierre Vercamer, associé chez Deloitte, une majorité dassociations se plaignent d'une dépendance trop forte à l'égard des pouvoirs publics qui sont à l'origine de 60 % de leurs ressources, sont prescripteurs des règles et sont partenaires des actions. Et près des trois quarts d'entre elles disent rencontrer des problèmes financiers.
Cette enquête, conduite de juin à août 2005 auprès de 500 associations, permet de distinguer les difficultés propres à ces unités de production d'un genre particulier.
Dans un contexte marqué par un certain désengagement de l'Etat et des modifications législatives importantes, 43 % des associations interrogées évoquent les difficultés d'ordre financier comme principale cause de leur fragilité et 33 % l'environnement institutionnel.
Appelées à se prononcer sur une liste de 42 indicateurs de fragilités, elles mentionnent le plus fréquemment la baisse des subventions publiques (48 %), la désaffection ou le non renouvellement des bénévoles (37 %), le manque de visibilité à long terme (29 %) ou encore le poids des contraintes croissantes imposées par les pouvoirs publics (28 %).
En détaillant l'éventail de leurs ressources, les structures interrogées citent les cotisations comme offrant le plus de stabilité, suivies, loin derrière, par les recettes d'activité, les prestations en nature, les dons et enfin les subventions.
Au total, les auteurs distinguent 5 types d'associations, des plus au moins stables financièrement : les fédérations et groupements d'associations (10 % en nombre), qui vivent de cotisations et ont pour mission d'animer des réseaux ; les associations institutionnelles de type santé-social (15 %), qui sont très professionnalisées, avec beaucoup d'emplois salariés, et qui vivent quasi exclusivement grâce aux ressources publiques ; les associations humanitaires (9 %), qui redoutent la baisse des dons et la fragilité du travail bénévole (pas assez de personnes, manque d'engagement et de formation, etc.) ; les associations bénévoles avec peu de salariés dans les secteurs du sport et des loisirs (33 %), qui sont fragilisées par l'éclatement de leurs ressources et par leur forte dépendance à l'égard des bénévoles ; les associations les plus « exposées », enfin, dans les secteurs culturel et de la politique de la ville notamment (33 %), qui ont un projet fort, mais dont les budgets sont de bric et de broc, qui peinent à attirer les salariés et à garder les bénévoles, et qui manquent de visibilité à long terme.c=http://www.clickbnr.c
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